Entre « ce qui » et « ce qu’il »

Posted by Pierre Igot in: Language
July 22nd, 2004 • 7:00 am

Petite question qui me taraudait depuis pas mal de temps et à laquelle je crois avoir enfin trouvé la réponse… Dans une proposition relative, avec les verbes impersonnels (il faut, il importe, il plaît, mais aussi il reste, il manque, il arrive, etc.), faut-il utiliser ce qui ou ce qu’il?

Par exemple, la question est de savoir si on écrit

Il dépense ce qu’il lui reste.

ou bien

Il dépense ce qui lui reste.

J’avais le vague souvenir d’avoir entendu ou lu des recommandations de grammairiens à ce sujet et cela me faisait toujours un peu hésiter, même s’il me semblait a priori que les deux étaient possibles.

Après avoir fouillé un peu dans l’index de mon vieux Grevisse, je crois y avoir trouvé le mot de la fin. (Ce et qui étant tous deux des mots très courants, il y a une longue liste de choses dans l’index pour l’un comme pour l’autre…)

Dans ma version, la réponse se trouve à l’article 689, à l’alinéa b). Comme le dit Grevisse, qu’il s’impose « quand ce qui suit le verbe ne peut être analysé que comme sujet réel ». Dans les exemples qu’il donne (« Je prendrai ce qu’il me plaira de prendre. » ou encore « ce qu’il convient de connaître »), qui est impossible, car le sujet réel du verbe est « [de] prendre » (« prendre [ceci] me plaira ») ou « [de] connaître » (« connaître [ceci] convient »). Pour pouvoir utiliser qui, il faudrait que [ceci] soit le sujet.

Comme le précise Grevisse, cependant, il y a beaucoup d’autres circonstances où le choix est libre, parce que l’analyse est ambiguë. C’est le cas pour il reste, par exemple. Les deux exemples donnés ci-dessus sont corrects. Il n’y en a pas un qui soit plus correct que l’autre. Et cela correspond bien à mon intuition de départ.


2 Responses to “Entre « ce qui » et « ce qu’il »”

  1. Pierre Igot says:

    Oh putaing :). Merci de m’avoir signalé cette monstrueuse faute. On se demande vraiment d’où ça sort, parfois…

  2. Michel Ricart says:

    “pas mal de tant” -> “pas mal de temps”, non?

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