Francis Veber, Le placard (2001)

Posted by Pierre Igot in: Movies
July 7th, 2004 • 10:24 am

Comme toujours avec Francis Veber, il y a une garantie minimum de qualité, ne serait-ce qu’en raison de la pléiade d’acteurs de premier ordre (Daniel Auteuil, Gérard Depardieu, Thierry Lhermitte, Michel Aumont, Jean Rochefort, etc.) et du soin avec lequel le film a été conçu et réalisé.

Cet épisode particulier de la vie du générique François Pignon réussit globalement à éviter les irritations du précédent, Le dîner de cons, dont la prémisse comme le titre laissaient quelque peu à désirer et finissaient par agacer.

Dans celui-ci, il y a même un côté Playtime de Tati dans l’esthétique qui donne à l’ensemble un relief particulier et donne une teneur assez prononcée à la dimension de l’absurdité de la vie moderne, dont Pignon, cette fois-ci comptable dans une entreprise de fabrication de préservatifs, est évidemment un spécimen de premier ordre. La scène où Pignon attend, avec un regard vide, assis à sa table de cuisine devant sa fenêtre ouverte, que son pain grillé sorte du grille-pain et voit le toast en question sauter et tomber par la fenêtre est à cet égard un des assez nombreux bons moments du film.

Ceci étant dit, les collaborateurs ont beau vanter, dans les « extras » désormais inévitables du DVD, la rigueur du réalisateur et de la structure comique qu’il bâtit dans chacun de ses films, il n’en reste pas moins qu’il n’est pas difficile pour le spectateur un peu exigeant de noter un certain nombre de faiblesses, pour ne pas dire de facilités flagrantes. Je pense en particulier à l’épisode où Pignon se fait arrêter par un gendarme pour avoir utilisé son téléphone pendant qu’il conduisait. J’ai beau chercher, je ne vois pas en quoi cette scène est nécessaire dans le film, quelle autre partie du film s’écroulerait si celle-ci était jouée mieux ou supprimée. On voit venir la résolution de cette petite digression 20 secondes à l’avance, et c’est assez fastidieux.

Il en va de même pour le passage où Santini (Depardieu) se révèle être raciste en plus d’être homophobe. La réaction de l’employé de couleur quand son collègue Guillaume (Lhermitte) le lui apprend est, comme l’aurait sans doute dit un autre Santini récemment à propos des passes de ses joueurs, plutôt « téléphonée ».

Le film n’en reste pas moins agréable à regarder, mais on est quand même assez loin d’atteindre un degré de rigueur formelle qui forcerait l’admiration et amènerait le spectateur à vouloir explorer davantage la vision artistique du réalisateur, si tant est qu’il en ait une.


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